Ce que révèle l’enquête du HCP auprès des ménages

Le Haut commissariat au Plan (HCP) a publié récemment un rapport de conjoncture proposant une analyse approfondie des résultats de l’enquête auprès des ménages pour le premier trimestre 2024. Cette étude met en lumière plusieurs tendances et préoccupations importantes qui affectent les ménages marocains.
La perception du niveau de vie est un élément central de l’enquête. Les données montrent une détérioration continue de cette perception, avec une écrasante majorité de ménages (82,5%) signalant une dégradation au cours des 12 derniers mois. Cette tendance à la baisse est également projetée sur l’avenir, avec 56,9% des ménages anticipant une nouvelle détérioration. Les raisons derrière cette perception négative peuvent être variées, allant de l’augmentation des prix à la stagnation des revenus, en passant par d’autres facteurs économiques et sociaux.
En ce qui concerne l’emploi, bien que la majorité des ménages anticipent une augmentation du chômage au cours des 12 prochains mois (83,6%), il y a une légère amélioration par rapport aux trimestres précédents. Cependant, cette situation incertaine peut encore contribuer à l’angoisse et à l’insécurité financière des ménages, avec des conséquences potentielles sur leur niveau de vie et leur bien-être général.
Les habitudes de consommation des ménages sont également examinées dans le rapport. La réticence des ménages à effectuer des achats de biens durables est évidente, avec 80,7% des ménages considérant que le moment n’est pas opportun pour de tels achats. Cette attitude prudente peut être attribuée à divers facteurs, tels que l’incertitude économique, les pressions financières ou les préoccupations concernant l’avenir.
En ce qui concerne la situation financière des ménages, les données révèlent une image mitigée. Bien que certains ménages signalent une amélioration, un pourcentage significatif est confronté à des difficultés financières, comme le montre le nombre élevé de ménages s’endettant ou puisant dans leur épargne pour couvrir leurs dépenses. Ces disparités dans les perspectives financières peuvent refléter les inégalités socio-économiques plus larges au sein de la société.
Les perspectives d’épargne future sont également importantes. Les données montrent une attitude prudente parmi les ménages, avec seulement 9,3% prévoyant d’épargner au cours des 12 prochains mois. Cette réticence peut être attribuée à l’incertitude économique perçue et aux préoccupations quant à la stabilité financière à long terme.
Enfin, les prix des produits alimentaires sont une source d’inquiétude majeure. Une grande majorité des ménages (96,9%) ont constaté une augmentation des prix au cours de l’année écoulée, et la majorité (76,3%) s’attend à une poursuite de cette tendance à la hausse pour les 12 prochains mois. Cette pression inflationniste peut avoir un impact significatif sur le budget des ménages et leur capacité à maintenir un niveau de vie décent.
LAIDIA FAHIM